Les années 1990 marquent l’essor de la parfumerie moderne avec des créations toujours plus nombreuses. C’est dans cet engouement, initié par la Société Française des Parfumeurs (S.F.P), que la classification des familles olfactives voit le jour dont l’une des plus populaires : l’ambré – orientale. Une appellation récente pour une Histoire riche et complexe remontant à des milliers d’années.
Le parfum et la religion
L’Histoire du parfum est profondément liée aux rituels religieux, que cela passe par le Christianisme, le Bouddhisme ou encore l’Islam. Pendant l’Antiquité, nos ancêtres de Mésopotamie ( actuel Irak et nord-est de la Syrie) concoctaient diverses huiles essentielles. Réservées aux élites du à l’utilisation de matières premières coûteuses. Les Hommes les arboraient sur le corps durant les cérémonies religieuses. Il était également commun de faire brûler de la résine, ou du kyphi (encens) pour se connecter avec le Divin et plus tard chez les Egyptiens avec l’au-delà .
Un voyage à travers le temps
Profondément enracinées dans la culture et les traditions de l’Orient, les parfums ambrés – orientaux ont traversé le temps et les frontières. Ils ont commencé à servir pour diverses utilisations notamment, à des fins de séduction au sein de la noblesse orientale. Selon les enseignements de l’Islam, l’utilisation de parfums est recommandée et est considérée comme une pratique vertueuse. Les personnes ayant la Foi, ont adopté et adoptent encore l’utilisation de parfums dans leur vie quotidienne, que ce soit pour les prières, les célébrations ou simplement pour le bien être. Plus tard les parfums orientaux se sont développés en Occident et en Europe notamment via les voyages d’explorations ou les échanges commerciaux internationaux.
Démocratisation des parfums orientaux
Friands de nouveautés et donc de parfums à partir du XVII en France, les odeurs suaves des senteurs orientales faisaient le bonheur de la royauté et de la noblesse Versaillaise.
L’importance du paraître à la cour étaient telle que les parfums orientaux furent grandement appréciés pour leur capacité à créer une forte impression olfactive et donc mémorable.
On pouvait retrouver chez leur utilisateurs, les notes caractéristiques des parfums ambrés – orientaux comprenant : les résineux, pour les plus anciens, la myrrhe, l’encens. Les boisés, tels que le cèdre ou le bois de santal, les matières animales ou famille des cuirs pour l’ambre gris ou les muscs ainsi que des plantes séchées comme le safran, le jasmin ou encore la rose de Damas.
Les parfums et leurs succès
Un des premier succès français ambré-oriental fut “Tabac Blond” de la Maison Caron. Commercialisé en 1919, il est le premier parfum cuiré à destination des femmes.
Mais aussi, le célèbre Habanita de Pierre Molinard (1921) où l’utilisation novatrice du vétiver dans son jus féminin fut sujet à de diverses discussions. Ces parfums volontairement unisexe, et novateur ont été un souffle de vent frais.
Dans les années 1990 les ambrés – orientaux ont continué d’inspirer les parfumeurs en associant les notes suaves de cette famille à des notes plus jeunes et séductrices dans la créations de parfums aux facettes fruitées, florales ou encore gourmandes présentes dans “Angel” de Thierry Mugler.
Actuellement , les ambrés – orientaux sont encore et toujours une famille olfactive majeure dans l’industrie de la parfumerie. De nombreuses entreprises bon marché aux Maisons de parfums renommées et internationales proposent des créations toujours plus inspirées par cette famille.
Mention également pour le parfumeur Kilian Hennessy aux multiples créations inspirés par l’Orient, dont “Rose Oud”, “Incense Oud” ou encore la dernière création de cette rentrée 2023, “Smoking Hot” un coup de coeur fumé aux effluves de réglisse dégagées par l’extraction dans son jus, de la fenouille.
