Créer un parfum se base sur de nombreux procédés chimiques et créatifs. Derrière chaque fragrance se cache une réelle réflexion artistique. En clair, un parfum peut être considéré comme une véritable oeuvre-d’art olfactive.
C’est avec du goût personnel particulier, de l’expertise et de l’originalité qu’un parfumeur réalise une fragrance en se basant sur des notes particulières, ayant chacune une place propre dans la pyramide olfactive.
On parle de notes de tête, de coeur et de fond, constituant une base parfumée une fois mélangées.
Les notes de têtes sont les plus volatiles. Ce sont celles que l’on sent en premier lorsqu’on débouche un flacon ou qu’on s’asperge un peu de parfum. Souvent, elles sont fraîches et légères, comme la bergamote, le thé vert ou encore la cardamome.
Les notes de coeur prennent un peu plus de temps à monter au nez, généralement quelques minutes à quelques heures. Ce sont celles qui définissent vraiment le caractère du parfum et sa direction… est-il plutôt boisé ? floral ? oriental ?
Parmi les notes de coeur on retrouve la figue, la rose, le muguet, la pivoine et tant d’autres…
Les notes de fond constituent la base du parfum. Ce sont les notes que l’on peut sentir sur nos vêtements ou sur notre peau à la fin de la journée par exemple. Elles sont plus lourdes, souvent plus intenses et entêtantes, comme l’oud, le patchouli, les muscs ou encore les santals.
Ces notes, qui constituent la base parfumée sont naturelles ou synthétiques.
Il existe plusieurs techniques, permettant d’extraire les odeurs des matières premières naturelles, dont les plus répandues sont la distillation, l’extraction, l’expression et l’enfleurage (à chaud et à froid).
La distillation est fréquemment utilisée en parfumerie. L’idée est de créer de la vapeur d’eau odorante issue des végétaux. On procède ensuite à une décantation ; on sépare l’eau et les différentes composants odorants pour obtenir ce qu’on appelle « l ‘absolu ».
L’extraction consiste à faire infuser des matériaux végétaux dans de l’eau et du solvant. Quand le solvant s’évapore, il reste une espèce de pâte, que l’on peut diluer à de l’alcool pour en faire un parfum.
L’expression est une technique plutôt réservée aux écorces de fruits. Il faut les presser, les décanter et filtrer la matière première pour récupérer les composantes odorantes qui nous intéressent.
L’enfleurage est une technique utilisée depuis l’Antiquité. Le processus se base sur l’utilisation d’un corps gras qui peut naturellement absorber les odeurs. Les fleurs misent en contact avec la graisse sont alors remplacées quand elles sont en perte d’odeur, et ce, jusqu’à ce que la capacité en parfum du corps gras soit saturée. L’enfleurage peut durer jusqu’à 3 mois, et 1kg de graisse peut absorber jusqu’à 3kg de parfum issu de plantes. Cependant, cette technique ne convient pas aux fleurs les plus fragiles. On pratique donc l’enfleurage à chaud pour celles pouvant le supporter, et l’enfleurage à froid, (pratique toujours répandue à Grasse), pour les fleurs particulièrement sensibles.
Dans le cas où il est très compliqué, voire impossible de récupérer certaines notes naturelles, les parfumeurs se tournent vers l’alternative du synthétique, qui enrichit et complète les notes les plus connues.
Par la suite, le « pur » est dilué avec plus ou moins d’alcool, en fonction de ce que l’on souhaite obtenir (parfum, eau de parfum, eau de toilette…).
Il faut ensuite que le parfum macère pendant environ une quinzaine de jours ; une étape indispensable pour donner de la puissance au parfum. Pendant ce temps, les notes se mélangent bien et se positionnent les unes en fonctions des autres, pour obtenir la fragrance la plus harmonieuse possible.
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